Le petit fûté
Il est électrique. Il se faufile partout tout en affichant des capacités « suffisantes ». Il est made in France. Voilà trois des principales qualités du Goupil G6, et non des moindres ! Il nous tardait de vous présenter ce renard du bitume et d’en prendre le volant…
Texte Thibaut Amant, photos Vincent Lyky
Vous l’avez compris, c’est le grand saut vers le tout électrique chez tous les constructeurs d’utilitaires ! Bien ou pas, on ne va bientôt plus avoir le choix, en tout cas pour ceux qui doivent travailler en ZFE… Ce sera peut-être l’occasion alors de rebattre les cartes et pour certains de changer d’habitudes donc de crèmerie. Car si la plupart des constructeurs adaptent leurs modèles « historiques » à l’énergie « verte », d’autres marques maîtrisent le sujet depuis fort longtemps et sont donc peut-être plus à même de vous proposer un certain idéal en la matière. Autant vous le dire tout de suite, ils sont peu nombreux dans ce cas… Mais même s’il n’y en avait qu’un, l’essentiel serait alors d’offrir le « must » en la matière, c’est-à-dire cochant toutes les bonnes cases. Dès lors, si vous êtes prêt à avancer sans idée préconçues, alors laissez-nous vous présenter le Goupil G6…
De sérieuses références
Petit, encore méconnu du « métier » – on est justement là pour ça -, ce drôle de petit engin affiche déjà derrière lui un certain nombre d’employeurs et non des moindres, depuis son lancement en 2020. Jugez plutôt : des villes comme Paris, Marseille, Lyon, mais encore Genève, Helsinki, Vienne, Bruxelles… DHL, Chronopost ou Picnic – notamment – l’ont adopté pour les livraisons, Derichebourg, Veolia, Sodexo, Euro Disney, Center Parcs, Legoland parmi tant d’autres sociétés européennes lui font confiance. Sacré palmarès ! Si ces entités font appel au Goupil, c’est bien que la machine est au-delà du « gadget électrique politiquement correct ».
Rapidement, rappelons qui est Goupil (ndlr : nous ferons un portrait plus important de la marque dans notre prochain numéro) : la marque est française depuis sa création en 1996. Certes, elle a été intégrée au groupe américain Polaris en 2011 (bien connu pour ses quads notamment et autres véhicules spécifiques – moto-neige…), mais a conservé une certaine indépendance et reste 100 % localisée en France, du côté d’Agen pour être précis, avec une équipe 100 % française d’un bout à l’autre de la chaîne, de la conception à la production. Goupil s’est fait fort de devenir le maître incontesté de l’utilitaire électrique urbain. Un savoir-faire qui se traduit par une gamme actuelle comprenant le microscopique G2, le best-seller G4, et le dernier venu, le G6, dont la vocation est désormais de sortir aussi de la ville au besoin.
C’est le « grand gabarit » de la famille, tout en restant parfaitement raisonnable en ville. Pour autant, il faut relativiser car le G6 reste justement avant tout dans le « cadre » que s’est fixé la marque : servir en zone urbaine donc bénéficier d’un encombrement réduit. Avec 4 796 mm de long et 1 700 mm de large (hors rétroviseurs rabattables), il reste moins encombrant qu’un SUV de tourisme et dans la configuration à benne basculante que notre G6 d’essai présentait, on se retrouve avec une C.U. de presque une tonne ! Pas mal pour un « kart électrique » !
Bien équipé
Démonstration par l’essai. D’abord, prenons place à bord. Le G6 est un vrai petit camion, en ce sens que l’on y grimpe dedans, permettant une vision en léger surplomb de la route, toujours utile en ville, puisqu’il faut surveiller désormais au loin tout ce qui est deux-roues « sauvages » (vélos et trotinettes au comportement souvent anarchique). Le G6 offre une large baie vitrée et même trois places de front : l’espace sera sans doute un peu compté avec autant d’effectif à bord, mais rappelons qu’il ne s’agit pas là d’effectuer une virée de 100 km d’autoroute. En tout état de cause, le job est fait, dans un relatif confort, les sièges étant plutôt bien étudiés. Passons à l’ergonomie des commandes et l’équipement de l’habitacle. Evidemment, l’ensemble uniformément noir ne semble pas constituer un pas vers une certaine gaieté d’ensemble, mais à l’usage le G6 se révèle assez bien équipé, avec des vitres électriques, des rétroviseurs électriques dégivrants, un chauffage puissant de 5 000 W avec trois niveaux de température et ventilation, un écran LCD multimedia renseignant également sur le niveau des batteries. En levant la tête, vous trouverez le panneau de commande « métier » (ici les fonctions de la benne). Quant à l’ergonomie, elle est somme toute fort satisfaisante : le volant est réglable, un vaste rangement sous le siège passager permet d’emmener le nécessaire quotidien (repas, carte routière, outils, etc). Certes, les plastiques sont rigides et low cost, certes les boutons de commandes (empruntés à la grande série) ne font pas dans le design à l’italienne, mais si l’on cherche avant tout de l’utilité, du pratique, du complet, pour la gamme et le rapport qualité/prix, le G6 est très bien placé. Reste à jauger ses capacités dyamiques…
Une vraie solution en ZFE
Dès les premiers mètres, le G6 s’assimile fort facilement. La boîte sur Drive, il n’y a plus qu’à jauger accélérateur et frein, le G6 faisant preuve comme tous les véhicules électriques d’une belle vivacité au démarrage. A la faveur d’une « erreur de parcours » sur notre road book, nous nous retrouvons très rapidement à sortir du périmètre urbain pour explorer une départementale limitée à 80 km/h : ça tombe bien, c’est la vitesse maxi du G6 qui y parvient sans peine (benne à vide), et fait alors preuve d’un comportement routier très correct et sécurisant : il vire bien à plat, et ses roues avant motrices lui offrent une tenue de route saine. Ajoutons le freinage puissant mais aisément dosable et l’on comprend vite que cet « urbain » sait aussi prendre la clé des champs au besoin ! Retour en ville. Là, la maniabilité exceptionnelle permet effectivement de glisser le « gros » de chez Goupil absolument partout. Diamètre de braquage réduit, direction assistée, on se faufile. Bref, l’outil est idéal et représente une vraie solution à beaucoup de métiers urbains. Et s’il ne fallait retenir qu’un écueil, ce serait bien les inévitables « rossignols » de plastique qui grince, ou de cabine manquant d’insonorisant (l’on traque le coût et le poids), mais à vrai dire cela ne se ressent que sur de « longs » trajets, ce qui n’est pas la vocation primale du G6. Si le marché du G6 concerne actuellement beaucoup de flottes et de services communaux, les artisans « solo » devraient bien s’y intéresser, surtout ceux, évidemment, œuvrant dans les ZFE, généralement encombrées. Sans aucune concurrence réelle – étonnant -, le Goupil G6 est à considérer sérieusement…
Lancé à sa vitesse maximale de 80 km/h, le G6 fait preuve d’un comportement routier très correct et sécurisant : il vire bien à plat, et ses roues avant motrices lui offrent une tenue de route saine.
La maniabilité exceptionnelle permet de glisser le « gros » de chez Goupil absolument partout.
Fiche technique
Goupil G6 (base roulante)
Type : châssis-cabine 2-3 places.
Dimensions (L x l x h) : 4 796 mm x 2 168 mm x 1 921 mm
Empattement : 3 450 mm
Seuil de chargement : 807 mm
Poids à vide sans batteries : 1 118 kg
Charge utile : 1 150 kg
PTAC : 2 600 kg
Diamètre de braquage : 7 000 mm
Moteur : 100% électrique, Asynchrone origine France NIDEC, 67 V AC
Variateur : Curtis 1239E-7621/650A, 72-108 V
Puissance : 62 kW
Transmission : traction avec réducteur différentiel (boîte automatique)
CO2 : 0 g/km
Couple maxi : 67,1 Nm
Batterie à haute tension : lithium-Life P04 de 256 kg
Autonomie électrique moyenne (WLTP) : 153 km
Temps de charge :
Sur prise domestique : 9h30
Sur borne de charge : 5h30
Transmission : aux roues avant
Freinage : 4 freins à disques, à récupération d’énergie
Suspensions : pseudo McPherson AV, bras tirés AR
Jantes : 16 pouces acier
Limitation de vitesse : 80 km/h
Tarifs :
• de 47 000 € HT en châssis-cabine à 55 000 € HT en fourgon 9 m3.
Options :
• Attelage
• Autoradio DAB + USB + affichage caméra recul + mirror link
• Caméra de recul et radars
• Climatisation
• Coffre de rangement transversal (400 l)
• Commandes métiers
• Cordon de charge mode 3
• Lampe à éclat
• Triangle de signalisation triflash
Un renard aux mille visages
Le G6 peut évidemment être équipé à la commande de nombreuses carrosseries aux fonctionnalités différentes : bennes aluminium (triverse possible), spéciales collecte ou en combrants, fourgon 9 m3, bras de levage, plateau, avec coffre de rangement derrière cabine, pick-up, nacelle, etc. Pour cela, Goupil fait appel à des équipementiers reconnus (Dalby, Faun, SD Services, Durisotti…) ou construit lui-même.
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